Eva Imbert a 16 ans et pratique la Gymnastique Rythmique depuis 10 ans au Stade Laurentin GRS (Alpes-Maritimes). Lycéenne, elle nous raconte à quel point la gymnastique lui manque : « Sans hésiter, le plus difficile a été le confinement. Moi qui sortais beaucoup avec mes amis, je me sentais tellement frustrée de rester à la maison. Cela fait 10 ans que je pratique la gymnastique avec plusieurs entraînements par semaine, des stages lors des vacances scolaires, des compétitions tous les mois. Et du jour au lendemain, tout s'est arrêté. Je ressens un gros manque de sport et de challenge. Avec ma mère, on adorait partir tous les mois en compétition, toutes les deux dans la voiture ou avec les copines, en avion, en voiture de location... En France ou à l'étranger... À chaque fois c'est une super aventure ! Une aventure humaine et sportive qui nous laisse de tellement beaux souvenirs, quel que soit le résultat de la compétition. J'ai un gros manque de ne plus m’entraîner avec mes coéquipières, ne plus voir mes entraineurs. C'est ma deuxième famille, que dis-je, c’est "ma famille" ! Je les vois presque plus que ma famille biologique ! Enfin ça, c'est en temps normal... Du coup, on s’organise des séances de sport en vidéo mais ce n’est vraiment pas pareil que de se trouver dans la salle... J'ai vraiment hâte de reprendre. De serrer mes copines dans mes bras, de papoter avec elles sur le côté du praticable et d'entendre mes profs râler parce qu'on se dissipe un peu ! »
Puis, Eva nous parle de sa maman, Céline, membre de bureaux au sein de 2 clubs différents, et secrétaire adjointe du comité départemental FFGym des Alpes-Maritimes et de Monaco : « Pour finir, je voudrais aussi parler de ma maman au grand cœur qui m'épate dans cette période de pandémie. Elle est infirmière bénévole dans un centre de consultations Covid-19. Elle a été volontaire pour effectuer des tests dans des Ehpad où il y avait des cas confirmés de coronavirus. A côté de cela, elle coud des masques de différents types pour les offrir aux pompiers, aux infirmières libérales, aux soignants d'un hôpital, à la pharmacie du coin... Elle est même devenue Youtubeuse en proposant des tutos de couture de masques et de fabrication de solutions hydro-alcooliques ! Sa chaîne (jeutesoigne) a du succès, plusieurs millions de vues et des passages télé. Elle reçoit des remerciements du monde entier et des photos des internautes. Elle prend le temps de répondre à chaque message et cela lui prend 1h à 1h30 par jour. Elle s'occupe de nous et est très généreuse. Je suis si FIÈRE de ma maman !!!! »
Elle termine en s’adressant à tous : « Si tout le monde applique sérieusement les recommandations sanitaires on pourra sortir de cette situation plus rapidement, et tous se retrouver sur les praticables dans nos clubs et en compétition ! J'ai vraiment hâte et je pense que tous les autres licenciés FFGym aussi. SVP, aidez nos soignants (et là je pense fort à ma maman), savoir respecter les gestes barrières, c'est respecter leur travail. »
Céline, à son tour, témoigne : « Infirmière en pédiatrie depuis mes débuts, j'ai décidé de donner un coup de mains "bénévole" dans un centre de consultations Covid-19 dont la population est pour l'instant composée uniquement d'adultes. Le centre a été monté en plein air comme en Corée, avec des circuits de circulations en fonction de l'exposition au virus, des "sas" pour changer de tenue et se doucher après avoir reçu des patients atteints par le coronavirus. Cela fait bizarre d'être habillée comme un cosmonaute pour s'occuper d'un patient : couverte de la tête aux pieds par un masque canard, un pyjama d'infirmière avec en plus, sur-blouse, sur-chaussures, charlotte pour les cheveux, masque ou visière de protection des yeux, gants et même parfois une salopette complète avec capuche. Le travail est très différent de ce que j'ai l'habitude de faire, mais c'est extrêmement enrichissant. J'ai fait de belles rencontres professionnelles et je pense que nos liens seront maintenus après la pandémie. Soignants de première ligne, nous donnons le meilleur de nous-même pour apporter notre pierre à l'édifice. Chaque petite pierre est importante pour bâtir une montagne et lutter contre le Covid-19. » Et Céline de poursuivre avec ce magnifique message d’espoir : « Merci pour vos applaudissements du soir, c'est très émouvant. Quand on est en tenue de travail et que vous sortez sur vos balcons pour faire du bruit et nous envoyer des cœurs avec vos mains, c'est extraordinaire, on en pleure. Cette belle "communion collective" à 20h, sans distinction de couleur de peau, religion, statut social, âge... nous redonne foi en l'humanité avec la perspective d'un monde meilleur pour "l'après Covid" ! »