À 25 ans, Ophélie Nanquette travaille au sein de l’hôpital Necker à Paris en pédiatrie à mi-temps en tant que masseur-kinésithérapeute. Habituellement dans un cabinet libéral le reste du temps, elle a dû le fermer. Elle continue de venir travailler à l’hôpital tous les jours.
« Lorsque je rentre chez moi l’après-midi, je me trouve des occupations assez semblables à toute personne confinée. Le quotidien à l’hôpital est très perturbé. Les services pédiatriques tournent au ralenti afin de pouvoir réquisitionner le personnel et le matériel. Dans un premier temps, ils sont destinés à d’autres hôpitaux et d’autres services. Dans un second temps, on pourra éventuellement accueillir des adultes. L’organisation est modifiée de jour en jour et on essaye de faire notre travail comme d’habitude, en essayant de comprendre ce qu’il se passe, avec les informations diverses que nous avons en interne. L’atmosphère est stressante et très anxiogène. Mais on continue à faire notre travail et à voir au jour le jour. »
Licenciée au club de l’Espérance de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) depuis plus de 18 ans en Gymnastique Artistique Féminine, Ophélie nous donne son ressenti, en tant que professionnel de santé :
« C’est une période compliquée pour tout le monde à bien des niveaux. Les soignants, quels qu’ils soient, ont une responsabilité qui repose sur leurs épaules pour laquelle ils n’étaient pas préparés et pour laquelle ils n’ont pas tous une place. Ils sont mis au premier plan alors qu’il y a bien d’autres professions « invisibles » qui mériteraient tout autant, si ce n’est plus, d’être applaudi tous les soirs. De plus, de nombreux bénévoles font des choses tout autant incroyables. Pour nous, être soignant, c’est avant tout notre métier. » Elle évoque ensuite la difficulté de perdre un proche en ce moment, avant de nous transmettre le message suivant : « alors essayons juste d’avancer au jour le jour, de penser de manière solidaire, pour qu’on puisse le plus vite sortir de cette période. N’essayons pas de tricher, de passer aux travers des mailles du filet, soyons bienveillants envers les autres, aidons nous, respectons les consignes au maximum, et jouons notre rôle individuel, aussi minime qu’il soit. Rester chez soi c’est aussi ça aider les autres et jouer son rôle. Il aura forcément un impact sur l’ensemble de la société. »