GAM - Julien Saleur à nouveau sur pieds

Retenu comme remplaçant pour les championnats du monde de Liverpool en octobre dernier, Julien Saleur avait dû déclarer forfait à cause d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit. Il revient sur ce coup d’arrêt et nous donne de ses nouvelles alors qu’il a entamé sa rééducation.

« Je me suis blessé le 1er octobre au saut sur la réception d’une double vrille alors que je devais participer à la Bundesliga [compétition équivalente au Top 12 en Allemagne]. J’ai à peine fini ma vrille, mon pied est resté coincé dans un tapis mou, mais mon corps a continué à tourner. J’ai eu une forte douleur. Les jours suivants, j’ai passé une radio et une IRM. La radio n’a rien donné, mais à l’IRM le ligament croisé été rompu avec une suspicion de fissure au ménisque. »

Il a été opéré le 17 novembre d’une plus lourde opération et douloureuse que prévue. « À la suite de l’opération, j’ai appris qu’il y avait bien une fissure au niveau du ménisque externe. La racine méniscale externe était arrachée. Du coup ils ont suturé et mis une ancre afin que ça ne bouge plus. J’ai eu interdiction de poser le pied pendant 6 semaines. À Noël, je devais partir au ski, même si je ne skiais pas, je devais prendre l’air avec ma famille, mais j’ai dû annuler. » Une période qui s’est avérée longue et difficile. « Les 15 premiers jours ont été les plus durs, là où la perte musculaire était la plus importante. Je voyais fondre ma jambe, à vue d’œil. J’avais beaucoup de douleurs musculaires. Je suis resté à la maison et j’en ai profité pour m’occuper plus de ma fille. J’avais une chaise de bureau à roulette pour me déplacer dans la maison. J’utilisais peu les béquilles parce que verticaliser ma jambe me faisait souffrir. J'avais pris quelques poids pour entretenir le haut de mon corps et m'occuper. Pendant ces six semaines, j'allais trois fois par semaine chez le kinésithérapeute pour faire quelques exercices de mobilité. L’arthromoteur, la machine qui permet de plier la jambe toute seule était limités à 90°. J'avais interdiction d’effectuer des exercices de musculation. Cependant, j'avais de l’électrostimulateur pour muscler la jambe, des massages musculaires et au niveau des cicatrices et la botte de compression pour dégonfler mon genou. »

Après 45 jours sans pouvoir poser le pied, Julien a eu l’autorisation des médecins de marcher à nouveau avec des béquilles. « Le 1er janvier, j'ai eu le droit de poser le pied par terre. Les trois premiers jours, ça allait très bien et j'ai réussi à marcher sans béquille. Puis la fin de la semaine a été plus compliquée parce que mes muscles travaillaient à nouveau donc j'avais de grosses douleurs musculaires et la jambe très raide. Dans un premier temps, j'ai pu reprendre la musculation, c'est-à-dire le renforcement ischio et la presse. »

Un long parcours commence alors pour le sociétaire de la Société Municipale de Bourges. « L'objectif principal, aujourd'hui, est de tendre à nouveau ma jambe entièrement, la flexion viendra plus tard. J'avance bien, je marche sans béquille. Je peux conduire à nouveau et ça fait du bien de pouvoir se déplacer seul, de retrouver de l’autonomie. Mon arrêt de travail est terminé, j'ai pu retourner au gymnase, je m'entretiens, mais j’ai hâte de pouvoir reprendre réellement la gym, ça me manque. J'ai aussi envie de reprendre la compétition. L'objectif, c’est de revenir pour la fin de saison, peut-être au mois de juin, juillet voire septembre, en priorité pour le club et, si ça va bien, retrouver l'équipe de France. Cependant, je pense me spécialiser puisque le sol et le saut n'étaient déjà pas mes agrès forts et avec la blessure, ce sera encore plus compliqué. Aujourd'hui, je ne veux plus prendre de risques. Je pense donc me consacrer à mes meilleurs agrès, le cheval d'arçons, la barre fixe, les barres parallèles et pourquoi pas donner un coup de main aux anneaux si besoin. Je vais prendre le temps et quand je pourrais reprendre la gym, je verrai où j'en suis. Je ne veux pas me mettre de la pression avec une date de retour. »