Tout le monde se souvient de son spectaculaire accident aux barres asymétriques en août 2018 où Lorette Charpy avait été touchée au visage. Une première épreuve que la gymnaste a su surmonter. C'était sans compter sur le sort puisque la jeune femme va connaître deux ruptures des ligaments croisés.

En effet, après s’être rompue les ligaments croisés lors d’un entraînement à la poutre, en mars 2021, mettant fin à ses rêves de Jeux de Tokyo, la Stéphanoise revient sur le devant de la scène internationale lors de la coupe du monde de Bakou, tout juste un an après sa blessure. Elle y remporte l’or aux barres et l’argent à la poutre. Sélectionnée pour les Jeux Méditerranéens quelques mois plus tard, elle est victime d’une mauvaise réception au sol. Préservée pour les championnats d’Europe de Munich, en août dernier, la Française parvient à décrocher une magnifique médaille de bronze européenne aux barres asymétriques. Cependant, lors de sa sortie, elle est à nouveau touchée au niveau du genou. En rentrant à Saint-Etienne et après quelques jours de vacances permettant de laisser son genou désenflé suite aux recommandations médicales, elle passe des examens. « Les premiers résultats étaient plutôt rassurants, mais lorsque le médecin a fait les tests des croisés, on a su, sans même se parler, qu’il y avait un problème. Donc on a fait revisualiser les résultats des examens par différents médecins et j’ai rapidement compris que mes croisés étaient à nouveau touchés. Au vu de mes objectifs, les Jeux de Paris 2024, il était hors de question que j’abandonne maintenant. Et donc je savais que je devais repasser par la case opération même si les médecins et les kinés m’ont laissé le choix. » Lorette Charpy a été opérée en septembre 2022. « L’opération s’est bien passée même si elle était un peu plus compliquée et lourde que la première. J’ai beaucoup souffert des suites opératoires. J’ai commencé par aller 4 h par jour chez mon kiné et je voyais aussi le médecin du pôle et le chirurgien régulièrement. Au début, j’ai dû attendre que ma jambe dégonfle pour retrouver de la mobilité. Ensuite, j’ai commencé à effectuer quelques exercices avec mon kiné avant de faire un séjour dans le centre de rééducation de Saint-Etienne en parallèle de mes séances au gymnase le matin. Aujourd’hui, j’attaque la réathlétisation avec un préparateur physique et je reprends petit à petit les barres. Je vais devoir être patiente pour les autres agrès. » Trop jeune pour participer aux Jeux de Rio en 2016 et privée de Tokyo 2020 à cause de sa blessure, la jeune femme rêve toujours de participer à cet événement sportif majeur. « Mon objectif principal reste Paris 2024. J’aimerais revenir pour les championnats du monde 2023, mais je ne veux pas me mettre de pression pour ne pas être déçue. Moralement, c’est très compliqué de vivre deux grosses blessures comme celles-ci d’affilé. Je travaille avec ma préparatrice mentale, mais aussi le staff médical pour essayer de faire passer plus rapidement cette 2e longue blessure. J’essaie de garder mes objectifs en tête pour garder la motivation. Heureusement, j’ai fait une bonne saison l’année dernière ce qui me permet de garder cette flamme et cette envie de performer. J’ai hâte de revenir, mais je sais que je dois prendre le temps nécessaire. »