Kevinn, quel bilan pouvez-vous effectuer des championnats du monde qui viennent de s’achever à Sofia ?

Même si à titre individuel certains et certaines ont pu connaître des déceptions. Je ne retiendrai dans un premier temps que les aspects positifs de ces championnats. Nous prendrons individuellement et collectivement le temps de l’analyse. Il faut avant tout souligner que ces championnats du monde sont une réussite et que les résultats sont exceptionnels. La délégation repart avec 6 médailles.

Dans quel contexte ces très bons résultats sont-ils intervenus ?

Plusieurs de ces résultats sont historiques. Et il faut souligner que l’atmosphère au sein de la délégation et le soutien permanent au sein de l’équipe, ont largement contribué au succès. Dans la difficulté passagère, chacun a pu compter sur la solidarité du collectif.

Commençons, dans le détail, par le Tumbling féminin et une médaille pour le collectif féminin…

L’équipe de France de Tumbling féminin remporte une médaille de bronze dans une épreuve relevée. Individuellement, Maëlle Dimitru-Marin aurait pu accéder à la finale si les règles de qualification permettaient l’accès de plus de deux Françaises dans les 8 finalistes. Manon Morançais termine 5e et Candy Brière-Vétillard, en tête de toutes les phases qualificatives, 6e. Ces résultats soulignent l’excellence de l’école française. Nos gymnastes sauront concrétiser leur potentiel avec plus de réalisme dans les prochains championnats, comme elles nous l’ont déjà démontré à de nombreuses reprises.

En quoi la performance d’Axel Duriez, seulement 17 ans, est-elle prometteuse pour le Tumbling masculin ?

En tumbling masculin, âgé de 17 ans, Axel Duriez, notre benjamin et le benjamin de l’épreuve, permet au tumbling masculin de revenir sur le devant de la scène internationale grâce à sa médaille de bronze. Nicolas Fournials, vice-champion du monde en 2001 et dernier médaillé mondial, kinésithérapeute de la délégation, passe ainsi le relais. De plus, nous pouvons espérer qu’une équipe masculine sera présente aux côtés d’Axel Duriez dès l’an prochain. Après sa médaille d’argent obtenue lors des Jeux mondiaux, c’est une confirmation remarquable pour Axel Duriez. Elle souligne la qualité du travail entrepris avec son entraîneur René Ebami.

Discipline olympique, le trampoline féminin a-t-il réalisé l’examen de passage à 18 mois des J.O. de Paris 2024 ?

Il faut souligner la 4e place de l’équipe de France féminine avec Marine Jurbert, Léa Labrousse, Perle Aubrée et Cléa Brousse qui est le meilleur résultat obtenu par une équipe de France dans cette épreuve. Par ailleurs, Marine Jurbert et Léa Labrousse remportent une médaille d’argent et réalisent elles aussi la meilleure performance de l’histoire du trampoline français en trampoline synchronisé. Enfin, Léa Labrousse a su montrer en puissance tout au long de ces championnats et décrocher une 7e place en individuel pour sa 5e finale mondiale individuelle consécutive. C’est de bon augure pour la suite de l’olympiade. Elle est au contact des meilleures et connaît parfaitement ses axes d’amélioration.

L’équipe masculine de trampoline n’a pas été en reste…

Pour finir, en trampoline masculin, les résultats sont exceptionnels, la compétition masculine nous comble. Le niveau de performance de l’équipe de France souligne la densité du collectif. Tout d’abord, avec une belle médaille d’argent par équipe de Pierre Gouzou, Julian Chartier, Florestan Riou et Allan Morante, une médaille longtemps attendue. Ensuite, la médaille bronze en trampoline synchronisé de Pierre Gouzou et de Florestan Riou. À noter la belle performance de Pierre qui remporte une médaille de bronze deux années consécutives dans cette épreuve.

Et comment appréciez-vous la grande performance d’Allan Morante ?

Pour couronner la semaine compétitive, la dernière finale d’un membre de l’équipe de France a vu Allan Morante devenir vice-champion du monde en Trampoline individuel, une performance rare. La dernière médaille mondiale individuelle datait de 2003 avec David Martin. Cette épreuve est une épreuve olympique. Il réalise un mouvement adapté à la suite d’une petite erreur après un démarrage de très haut niveau. Il s’intercale entre deux trampolinistes de grande valeur mondiale. Sa régularité au niveau mondial, paie. Comme sa détermination. Le plafond de verre est brisé. Après la médaille de bronze de Coline Devillard, je ne doute pas qu’Allan Morante ouvre encore des perspectives à tous les trampolinistes et plus largement tous les gymnastes engagés vers Paris 2024.