GAF - Lorette Charpy reste positive face au confinement
Depuis plusieurs jours maintenant, le COVID-19 a modifié la vie de millions de personnes. Le milieu gymnique n'est évidemment pas épargné par cette épidémie : les gymnases sont dorénavant vides aussi bien dans les clubs que dans les structures de haut-niveau. Les événements et les compétitions, notamment les championnats d’Europe GAF 2020, sont annulés ou reportés. Lorette Charpy, revient sur ces derniers jours un peu particuliers et sa vie en confinement.
Comment as-tu appris la suspension de l'entraînement ?
Avant même la suspension des entraînements, les entraîneurs nous ont réuni pour nous rappeler les gestes de prévention (se laver les mains, etc.). Ils nous ont aussi prévenu qu'au vu de la situation dans les autres pays, le confinement pouvait arriver en France. Donc nous nous doutions déjà que cette mesure pouvait être mise en place. J'en ai également parlé lors de l'American Cup avec les autres gymnastes. Et quand le président de la République à fait son discours jeudi dernier, je l'ai évidemment suivi. Après s'être réunis, les entraîneurs nous annoncer la suspension des entraînements, samedi matin.
Comment s'est déroulé le dernier entraînement au pôle ?
Dès le vendredi, l'ambiance était bizarre. Le samedi, on a commencé l'échauffement comme tous les jours. C'était l'anniversaire de Lilou Besson, donc l'ambiance était tout de même joyeuse. On a passé la musique "Joyeux anniversaire" pour l'occasion, puis Eric nous a rassemblé et nous a demandé de créer une chorégraphie pendant que l'encadrement se réunissait pour régler les dernières modalités du confinement. Nous avons donc commencé à créer une choré et Aline, comme à son habitude, a voulu ajouter une petite touche d'humour, même si c'est un sujet sérieux, et a eu l'idée d’ajouter dans la choré des gestes en rapport avec l'actualité.
Comment se passe ton confinement ?
Les entraîneurs nous ont proposé, à Alizée, Aline, Mélanie et à moi, de rester confinées toutes les quatre avec un adulte dans une maison de campagne, ce qui nous permet de pouvoir prendre l'air sans croiser personne. Nous essayons de faire deux séances d'entraînement par jour, avec des activités extérieures et de la préparation physique. Nous avons toujours une petite partie de cardio dans nos entraînements et ensuite nous travaillons différentes parties du corps : bras, abdos, jambes avec parfois des exercices spécifiques grâce au peu de matériel que nous avons, puisque évidemment, nous n'avons pas pu emmener les barres asymétriques ou les poutres. C'est différent du pôle. On s'adapte. On suit le programme que les entraîneurs nous donne, mais parfois, comme aujourd'hui, on compose un peu notre journée, ce qui arrive rarement au pôle, donc c'est aussi constructif pour nous. Les filles du pôle suivent aussi un programme chez elle, un peu similaire à celui qu'elles ont en période de vacances. Le but est de rester le plus en forme possible pour reprendre plus facilement à la fin du confinement.
Ce confinement perturbe-t-il ta préparation ?
Comme on ne peut pas s'entraîner, notre programme de préparation est complètement bouleversé. Les plus gros changements sont surtout les annulations : celui du test qui était prévu ce week-end à Saint-Etienne et celui des championnats d'Europe, qui étaient deux grosses échéances dans notre préparation. Aujourd'hui, nous allons devoir faire sans, et je pense que nous n'aurons que très peu de compétition avant les Jeux, s'ils sont maintenus.
Quel est justement ton état d'esprit ?
Je suis confiante, je pense que c'est important dans cette période, car si nous commençons à penser à l'annulation des Jeux par exemple, nos entraînements ne seront plus aussi efficaces. Il faut donc rester positif. Il faut faire avec ces aléas qui vont forcément changer notre préparation, mais pour autant, cela ne veut pas dire qu'elle en sera moins bonne.