Yann Cucherat : « La qualification dépendra de nous mais pas seulement »

Directeur du Haut Niveau GAM, Yann Cucherat fait le point sur la préparation de l’équipe de France, à quelques heures de son entrée en lice à Stuttgart.

Comment s’est déroulée la préparation finale à Berlin puis de votre arrivée à Stuttgart ?

La préparation se déroule convenablement. Les garçons travaillent avec sérieux au sein d’un collectif diminué en fin de saison dernière avec de nombreux blessés (Jim Zona, Julien Gobaux, Paul Degouy) qui font défaut à l’équipe, sans compter l’arrêt de carrière d’Axel Augis. La blessure de Kevin Carvalho intervenue la semaine passée a été un coup dur pour le groupe. Kevin était bien et il était prêt à concourir. Il s’est malheureusement blessé sur un élément isolé qu’il maîtrisait parfaitement. Nous comptions sur lui notamment aux barres parallèles et au saut de cheval. Il apportait beaucoup de sérénité à l’équipe. Enfin, la blessure à la cheville de Julien Saleur nous a effrayés mais c’est rentré dans l’ordre. Mercredi, lors du podium, les gyms ont plutôt bien travaillé et on va capitaliser là-dessus.

 

Depuis la blessure de Kevin Carvalho, comment Antoine Borello a t’il endossé son rôle de titulaire ?

Antoine est un garçon passionné et impliqué. Je l’avais d’ailleurs sélectionné lors du championnat du monde de Doha et sur le championnat d’Europe à Szczecin. Il a donc de l’expérience. Lorsque je lui ai appris qu’il était remplaçant, il était évidemment déçu mais il avait parfaitement compris que d’autres gyms avaient mieux travaillé que lui et gagné leur sélection. Il savait qu’il devait continuer à se préparer afin de parer à toute éventualité. Il a donc basculé rapidement dans son rôle de titulaire.

 

Ce championnat du monde est aussi qualificatif pour les J.O. Quel rôle pourra jouer l’équipe GAM dans ce contexte très concurrentiel ?

Nous compterons les points dimanche soir. Nous tenterons d’exploiter et d’optimiser au mieux nos potentiels, dans un contexte compliqué et un niveau concurrentiel relevé. L’équipe aura un seul objectif comptable : figurer parmi les 12 meilleures nations, ce qui vaudra une qualification pour les J.O. Tout le monde est conscient de la difficulté de la tâche mais personne ne veut passer à côté. Cette qualification dépendra de nous mais pas seulement : même si nous réussissons tous nos passages, il faudra sûrement compter sur les erreurs des nations concurrentes. Mais nous sommes concentrés sur ce qui nous appartient, sur notre gymnastique pour n’avoir aucun regret en sortant de la salle de compétition.

 

Le groupe est-il sous pression ?

Il est évident que la situation est inédite. Le groupe est soudé et vit bien ensemble. Les nouvelles pour Kevin Carvalho sont rassurantes et ont fait du bien au collectif. Dimanche, l’équipe se présentera avec toutes ses forces vives et l’encadrement fait le maximum pour les accompagner au mieux. Quel que le soit le résultat, il y aura des leçons à tirer sur le travail des trois dernières années mais plus globalement sur notre système qui n’est plus en adéquation avec les exigences de la haute performance internationale. La situation de la GAM avait déjà été diagnostiquée il y a trois ans et ne constitue pas une surprise. Nous allons nous battre pour cette qualif et, quoiqu’il arrive, repenser profondément notre mode de fonctionnement.